Page 16 - Cadre GESI
P. 16

Cadre pour la parité femmes-hommes et l’inclusion sociale


             10.3 Annexe 3 — Points de vue du terrain ciblant la parité femmes-hommes et l’inclusion sociale

             Abibata Ouattara: Permettre aux femmes d’avoir accès à l’eau pour
             poursuivre leurs propres activités agricoles ne peut qu’avoir des
             effets positifs pour les populations locales


                                                                Mme  Ouattara  pense  que  les  pouvoirs  publics  pourraient
                                                                remédier aux difficultés d’accès à la terre en réservant aux
                                                                femmes une proportion des terres mises en valeur dans le
                                                                cadre  de  projets  d’irrigation.  Elle  insiste  également  sur
                                                                l’importance  d’adapter  certaines  infrastructures  pour
                                                                répondre  aux  besoins  des  femmes,  par  exemple  en
                                                                concevant des systèmes d’excavation plus faciles à utiliser.
                                                                Enfin, elle attire l’attention sur la nécessité pour les pouvoirs
                                                                publics d’améliorer l’accès des femmes aux subventions et
                                                                aux prêts destinés à l’irrigation.

                                                                Mme  Ouattara  est  ingénieure  en  qualité,  sécurité  et
                                                                environnement et s’est spécialisée sur les questions relevant
                                                                de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH) dans les
                                                                contextes  humanitaires.  Elle  est  également  titulaire  d’un
                                                                Executive Master en politique et pratique du développement,
                                                                et se consacre plus particulièrement à l’adaptation des projets
                                                                de  développement  aux  contextes  instables  comme  celui  du
                                                                Burkina Faso.

                                                                L’intérêt de Mme Ouattara pour l’aide humanitaire a amené cette
                                                                dernière à fonder une association locale pour venir en aide aux
                                                                personnes vulnérables, en particulier les femmes et les enfants.

                                                               « Il n’existe rien de plus gratifiant
                                                               que de se mettre au service des
             Abibata Ouattara, Spécialiste en sécurité hydrique (Burkina Faso).  autres et une femme est toujours
             ©Abibata Ouattara
                                                               heureuse de soutenir d’autres
             Abibata  Ouattara,  qui  est  burkinabé,  est  convaincue  que  femmes », déclare Mme Ouattara.
             l’eau et les femmes sont précieuses et qu’elles vont de pair.  « En fait, il n’y a rien de plus
                                                               réjouissant que de se consacrer
             « L’eau nous donne la santé. L’eau                aux autres. »
             nous apporte des ressources
             financières. L’eau nous permet
             d’avoir de meilleurs aliments. »



             Mme  Ouattara  est  spécialiste  en  sécurité  hydrique  à
             Winrock  International,  organisation  internationale  à  but
             non  lucratif  basée  aux  États-Unis  qui  réalise  des  projets
             dans  des  domaines  comme  la  sécurité  de  l’eau,  le
             changement climatique, l’agriculture et la résilience. Elle a
             récemment recensé, dans le cadre d’un projet de CIWA, les
             problèmes que pose aux agriculteurs sahéliens, et surtout
             aux  agricultrices  burkinabés,  la  mise  en  place  d’une
             irrigation par les eaux souterraines.
             Selon Mme Ouattara, plusieurs obstacles majeurs empêchent
             les femmes de pratiquer ce type d’irrigation. Tout d’abord, les
             contraintes  socioculturelles  réduisent  les  possibilités  qu’ont
             les femmes de posséder des terres et, partant, de pouvoir les
             exploiter.  Ces  dernières  hésitent  donc  à  investir  dans  des
             puits et des forages lorsque leur accès aux terrains n’est pas
             garanti.  Deuxièmement,  elles  n’ont  guère  de  possibilités
             d’obtenir  des  technologies  d’irrigation,  notamment  parce
             qu’elles n’ont pas d’informations sur ces technologies et les
             questions connexes. Troisièmement, elles n’ont pas accès aux
             ressources financières nécessaires à l’achat d’équipements et
             d’autres infrastructures agricoles.                Mme Ouattara sur le terrain (Burkina Faso). ©Abibata Ouattara




    13
   11   12   13   14   15   16   17   18   19   20   21