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Cadre pour la parité femmes-hommes et l’inclusion sociale
10.3 Annexe 3 — Points de vue du terrain ciblant la parité femmes-hommes et l’inclusion sociale
Abibata Ouattara: Permettre aux femmes d’avoir accès à l’eau pour
poursuivre leurs propres activités agricoles ne peut qu’avoir des
effets positifs pour les populations locales
Mme Ouattara pense que les pouvoirs publics pourraient
remédier aux difficultés d’accès à la terre en réservant aux
femmes une proportion des terres mises en valeur dans le
cadre de projets d’irrigation. Elle insiste également sur
l’importance d’adapter certaines infrastructures pour
répondre aux besoins des femmes, par exemple en
concevant des systèmes d’excavation plus faciles à utiliser.
Enfin, elle attire l’attention sur la nécessité pour les pouvoirs
publics d’améliorer l’accès des femmes aux subventions et
aux prêts destinés à l’irrigation.
Mme Ouattara est ingénieure en qualité, sécurité et
environnement et s’est spécialisée sur les questions relevant
de l’eau, de l’assainissement et de l’hygiène (WASH) dans les
contextes humanitaires. Elle est également titulaire d’un
Executive Master en politique et pratique du développement,
et se consacre plus particulièrement à l’adaptation des projets
de développement aux contextes instables comme celui du
Burkina Faso.
L’intérêt de Mme Ouattara pour l’aide humanitaire a amené cette
dernière à fonder une association locale pour venir en aide aux
personnes vulnérables, en particulier les femmes et les enfants.
« Il n’existe rien de plus gratifiant
que de se mettre au service des
Abibata Ouattara, Spécialiste en sécurité hydrique (Burkina Faso). autres et une femme est toujours
©Abibata Ouattara
heureuse de soutenir d’autres
Abibata Ouattara, qui est burkinabé, est convaincue que femmes », déclare Mme Ouattara.
l’eau et les femmes sont précieuses et qu’elles vont de pair. « En fait, il n’y a rien de plus
réjouissant que de se consacrer
« L’eau nous donne la santé. L’eau aux autres. »
nous apporte des ressources
financières. L’eau nous permet
d’avoir de meilleurs aliments. »
Mme Ouattara est spécialiste en sécurité hydrique à
Winrock International, organisation internationale à but
non lucratif basée aux États-Unis qui réalise des projets
dans des domaines comme la sécurité de l’eau, le
changement climatique, l’agriculture et la résilience. Elle a
récemment recensé, dans le cadre d’un projet de CIWA, les
problèmes que pose aux agriculteurs sahéliens, et surtout
aux agricultrices burkinabés, la mise en place d’une
irrigation par les eaux souterraines.
Selon Mme Ouattara, plusieurs obstacles majeurs empêchent
les femmes de pratiquer ce type d’irrigation. Tout d’abord, les
contraintes socioculturelles réduisent les possibilités qu’ont
les femmes de posséder des terres et, partant, de pouvoir les
exploiter. Ces dernières hésitent donc à investir dans des
puits et des forages lorsque leur accès aux terrains n’est pas
garanti. Deuxièmement, elles n’ont guère de possibilités
d’obtenir des technologies d’irrigation, notamment parce
qu’elles n’ont pas d’informations sur ces technologies et les
questions connexes. Troisièmement, elles n’ont pas accès aux
ressources financières nécessaires à l’achat d’équipements et
d’autres infrastructures agricoles. Mme Ouattara sur le terrain (Burkina Faso). ©Abibata Ouattara
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