Page 10 - Cadre CIWA pour la biodiversité et la conservation

Cadre de CIWA pour la biodiversité et sa conservation

Forces motrices Pressions État Impact

Accroissement de la demande Modification du régime des Modification des débits en aval, à
de denrées alimentaires, précipitations l’intérieur et au-delà des frontières Réduction des ressources en eau
en aval
d’énergie et d’eau Construction de barrages administratives
Perte de biodiversité des eaux
Évolution de la demande des Captage et détournement de l’eau Perte de connectivité des eaux douces
consommateurs douces
Pollution de l’eau Remplacement des espèces
Accroissement de l’urbanisation Conversion des forêts et des autochtones par des espèces non
autochtones
zones humides en terres agricoles
Accroissement du commerce et urbaines Réduction des moyens de
international Espèces invasives subsistance
Développement des activités Braconnage de la vie sauvage
économiques illégales, par ex.
le commerce d’espèces
sauvages
Changement climatique
Responses
Contexte politique Flux environnementaux
transfrontaliers Réduction des espèces invasives
Restauration des écosystèmes
Historique du développement
Restauration de la Amélioration de la répartition des
connectivité à grande échelle Amélioration de la biodiversité ressources en eau
Environnement favorable
Accords sur les eaux transfrontalières
Appui des bailleurs de fonds Démonstration des avantages mutuels de la coopération transfrontalière Mise en place des capacités
Participation de multiples parties prenantes
Possibilités de financements et d’investissement Critère d’un projet propice à la biodiversité Mécanismes de règlement des différends
Figure 1 : Eaux transfrontalières et biodiversité des eaux douces — modèle DSPIR (UICN 2022)
Les rivières et les zones humides sont les écosystèmes les plus CIWA mène diverses interventions destinées à promouvoir la
menacés et les moins protégés d’Afrique. Il est important de protection et la restauration de la biodiversité en Afrique, afin de
renforcer la protection de ces zones et de restaurer leur garantir sa santé à long terme. Le programme renforce déjà les
biodiversité, de mieux les gérer et de leur consacrer de plus capacités des autorités nationales et des institutions régionales,
amples investissements. La destruction et la dégradation de la comme les organismes de bassin, et encourage l’adoption d’une
biodiversité et des écosystèmes sains exposent davantage les approche collaborative transfrontalière permettant d’atteindre plus
efficacement les objectifs de gestion des ressources naturelles et
terres aux effets du changement climatique. Il importe donc de de conservation de la biodiversité. CIWA a accès aux compétences
les protéger pour renforcer la résilience à long terme et techniques et bénéficie du pouvoir de mobilisation de la Banque
préserver les moyens de subsistance tributaires de la fourniture mondiale, mais il n’est pas contraint de mettre en œuvre ses projets
de biens et de services écosystémiques. Les eaux en faisant appel à des organismes publics ou aux financements de
transfrontalières et la biodiversité sont soumises à d’autres l’IDA. Il peut donc intervenir dans des bassins partagés par un ou
pressions majeures, telles que l’augmentation de la demande de plusieurs pays ne disposant pas des capacités requises pour
denrées alimentaires, d’énergie et d’eau, l’évolution de la exécuter des projets ordinaires de la Banque mondiale et mener
demande des consommateurs, l’urbanisation, l’intensification du des actions opportunistes de petite envergure susceptibles de
commerce international (y compris les activités économiques catalyser l’octroi d’un soutien plus important, dès lors qu’il peut
illégales, comme le commerce d’espèces sauvages) et le s’appuyer sur une institution régionale solide.
changement climatique. Le modèle DPSIR (forces motrices,
pressions, état, impact, réponse) expose ces éléments (figure 1). Les projets et initiatives de CIWA contribuent déjà à la poursuite de
plusieurs activités liées à la biodiversité en Afrique subsaharienne.
Le programme a ainsi participé directement à la conception d’une
Avantage comparatif de CIWA analyse des opportunités d’investissements multisectoriels, qui
s’inscrit dans le cadre de la stratégie systématique adoptée par
dans les domaines où les questions l’OKACOM, ou encore au modèle perfectionné visant à améliorer
la prise de décision concernant les services écosystémiques du
liées aux eaux transfrontalières et à delta intérieur du Niger¹⁵. La réalisation d’études de faisabilité et
d’évaluations des incidences environnementales et sociales,
la préservation de la biodiversité se l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies et de plans de
recoupent gestion intégrée des bassins versants, notamment les interventions
visant à améliorer la qualité de l’eau dans les lacs et les systèmes
fluviaux, et les solutions fondées sur la nature comme les projets de
Le programme CIWA est particulièrement bien placé pour restauration des berges ont également procuré un certain nombre
d’avantages directs. Le programme CIWA a par ailleurs participé à
aider les pays d’Afrique subsaharienne à relever les défis que la diversification des moyens de subsistance dépendant des
pose la biodiversité dans le domaine de la gestion des eaux écosystèmes d’eau douce en encourageant l’exploitation durable
transfrontalières. Les connaissances techniques acquises par des ressources naturelles, en s’attaquant aux problèmes liés à la
CIWA dans la gestion et la mise en valeur des ressources en qualité de l’eau et aux questions de parité femmes-hommes et
eau transfrontalières lui permettent de soutenir les activités d’inclusion sociale, et en menant des travaux d’analyse destinés à
menées par les parties prenantes pour surmonter certains faciliter une meilleure compréhension des écosystèmes dépendant
des défis les plus complexes liés à la sécurité hydrique. CIWA des eaux souterraines. Il contribue également, de manière indirecte,
peut ainsi mobiliser les principales parties prenantes pour au renforcement des organismes de bassin et des agences
leur permettre d’harmoniser et de coordonner leurs efforts nationales de gestion de l’eau, au soutien des organisations de la
en vue de protéger, de gérer et de restaurer la nature société civile visant à faciliter la prise de décisions fondée sur des
données probantes, à la mise en place de plateformes de partage
susceptible d’apporter des avantages cruciaux. Il s’agit d’informations favorisant une meilleure prise de décision et à
notamment de la sécurité alimentaire et hydrique, de la l’amélioration des moyens de subsistance des populations rurales
pérennité des moyens de subsistance, de la réduction des afin de lutter contre les pratiques non viables d’exploitation des
risques de catastrophe et du stockage du carbone. ressources naturelles.

07 ¹⁵ https://www.ciwaprogram.org/fr/blog/la-modelisation-et-un-processus-de-decision-renforce-au-secours-de-lecosysteme-du-bassin-du-niger/