Assurer la sécurité alimentaire des populations locales du Botswana et du Zimbabwe en leur donnant accès à l’eau
Posté le : 21 mars 2022 (Dernière)
"« Informer la population de l’existence des eaux souterraines et lui donner accès à ces dernières »
La région de la SADC doit impérativement garantir l’exploitation durable des eaux souterraines pour assurer la sécurité hydrique et alimentaire, et atténuer les effets croissants du changement climatique. Dans cette optique, l’Institut de gestion des eaux souterraines de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC-GMI) s’efforce de mettre en œuvre des projets susceptibles de transformer la vie des populations sur le terrain. Cette démarche transparaît dans les nombreux projets mis en œuvre par l’Institut dans cette région, et notamment les projets pilotes d’approvisionnement en eau menés dans des villages du Botswana (Gobojango et Tsetsebjwe) et du Zimbabwe (Dite et Whunga).
Ces projets ont été initialement mis en œuvre en 2007 et 2011 dans le cadre du projet de gestion des eaux souterraines et de la sécheresse dans les États de la SADC, financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM). L’évaluation menée par SADC-GMI en 2018 a montré que ces projets n’étaient pas opérationnels pour diverses raisons et que les équipements devaient être remis en état aussi bien au Botswana qu’au Zimbabwe.
Conscient du rôle déterminant joué par les eaux souterraines dans une région où 11 millions de personnes au moins sont confrontées à de graves pénuries alimentaires en raison de la sécheresse causée par le changement climatique, SADC-GMI a lancé plusieurs interventions pour aider les populations locales à se procurer de l’eau potable pour leur usage domestique et agricole. Ces trois dernières années, dix États membres de la SADC ont pu bénéficier des interventions soutenues par SADC-GMI grâce au système de subventions subsidiaires prévu dans le projet de gestion durable des eaux souterraines dans les États membres de la SADC. Ce dernier a été financé par le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le programme de Coopération pour les eaux internationales en Afrique (CIWA), avec le soutien de la Banque mondiale. Il s’inscrit dans le droit fil des efforts déployés par SADC-GMI pour répondre aux difficultés hydriques auxquelles la région de la SADC est confrontée et pour s’assurer que les populations ont accès à une eau propre et potable susceptible d’améliorer leurs moyens de subsistance.
Les projets visaient avant tout à remettre en état les infrastructures communautaires d’eau souterraine et à permettre aux ménages de se procurer l’eau nécessaire pour leurs besoins domestiques et leurs activités de subsistance, notamment en période de sécheresse. Ils avaient également pour objectif d’assurer un approvisionnement durable en eau souterraine pour les besoins horticoles des sites pilotes en recourant à des solutions de substitution durables de manière à atténuer les effets du changement climatique.
En 2018, SADC-GMI a relancé les projets communautaires de Dite et Whunga dans le bassin du fleuve Limpopo au Zimbabwe. Ces deux communautés se trouvent à proximité de Beitbridge, une zone sèche très chaude où les températures peuvent atteindre 40 degrés Celsius. Depuis quelques années, leurs populations ont de sérieuses difficultés à s’approvisionner en eau, ce qui compromet leurs moyens de subsistance, notamment l’agriculture et les autres tâches domestiques qui exigent de l’eau.
Dite et Whunga disposaient toutes deux d'anciennes infrastructures hydrauliques, à savoir un puits à Dite et un barrage de sable à Whunga, qui avaient été construits au cours du projet 2007-2011. L'équipe du projet SADC-GMI a évalué l'infrastructure pour déterminer si elle pouvait encore fournir de l'eau à la communauté et les résultats ont révélé que l'infrastructure était dysfonctionnelle et nécessitait une réhabilitation. La réhabilitation de ces sites de projet a directement transformé la vie de plus d'un millier d'hommes, de femmes et d'enfants des deux communautés, qui sont désormais en mesure d'accéder à un approvisionnement en eau fiable pour leurs moyens de subsistance domestiques et économiques, malgré la variabilité des précipitations que connaît actuellement la région.
Au Botswana, 7 094 habitants ont bénéficié du projet de jardins communautaires (2 246 à Gobajango et 4 848 à Tsetsebjwet). L’approvisionnement en eau et les jardins communautaires qui ont été restaurés dans le cadre du projet ont considérablement renforcé la sécurité hydrique et alimentaire de ces populations. Le projet a également amélioré les moyens de subsistance de ces dernières qui peuvent désormais se procurer de l’eau potable pour mener des activités agricoles de subsistance et vendre des produits frais issus des jardins horticoles sur le marché local, et ainsi générer des revenus. Grâce à ce projet, les femmes et les jeunes filles ne doivent plus parcourir de longues distances pour trouver de l’eau douce. Elles peuvent aujourd’hui se consacrer à d’autres activités productives, comme les tâches ménagères et les devoirs scolaires.
Des consultations des parties prenantes ont été menées avant le début des travaux de remise en état, afin d’établir les besoins de chaque site et de permettre aux populations locales de participer à la mise en œuvre du projet et de se l’approprier après sa réalisation. Les habitants ont également été formés à l’entretien des équipements.
Ces interventions ont contribué à la réalisation des objectifs de développement durable de l’Organisation des Nations Unies, en particulier le sixième objectif « Garantir l’accès de tous à des services d’alimentation en eau et d’assainissement gérés de façon durable », le premier objectif « Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde » et le troisième objectif « Éliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ».
"Le mandat principal de SADC-GMI est de promouvoir la gestion durable des eaux souterraines et de fournir des solutions aux problèmes liés aux eaux souterraines dans la région de la SADC, et nous sommes heureux d'avoir pu collaborer avec les gouvernements du Botswana et du Zimbabwe pour mettre en œuvre avec succès ces projets communautaires afin de rendre les eaux souterraines accessibles et visibles pour la population. Ces projets ont permis d'améliorer considérablement la sécurité de l'eau et de l'alimentation.