RENDRE LES EAUX SOUTERRAINES ACCESSIBLES AUX HABITANTS DE CHONGWE : UN PROJET PILOTE EN ZAMBIE
Posté le : 24 juillet 2020 (Blog)
La COVID-19 nous a imposé de nouvelles règles – lavage des mains fréquent, port du masque et désinfection régulière. Toutes ces habitudes sont devenues la 'nouvelle normalité' et nous misons sur la distanciation physique dans l’espoir d’éviter les infections et de préserver notre santé.
Cette pandémie a mis en évidence une chose : cette nouvelle normalité ne pourra s’instaurer sans eau salubre. Qu’en est-il alors des populations qui ne disposent pas d’un accès suffisant à un approvisionnement régulier et abordable en eau salubre ?
Accès à l’eau salubre
L’accès à l’eau est un droit fondamental qui reste, pour beaucoup, une véritable gageure. Réfléchir à la question de l’approvisionnement en eau dans les zones rurales et urbaines à des fins domestiques et économiques, permettra aux communautés d’utiliser cette ressource précieuse pour l’épanouissement personnel et le développement économique et de les protéger des maladies, aujourd’hui et demain. Chongwe, en Zambie, est l’une des régions où l’offre et l’accès à l’eau changeront l’existence des populations.
Située à 125 km à l’est de la capitale Lusaka, la région compte plus de 100 000 habitants qui dépendent des eaux souterraines pour répondre à leurs besoins en eau. De longues files d’attente se forment cependant aux points d’eau communaux sous l’effet conjugué d’un approvisionnement en eau insuffisant et d’une demande en eau élevée.
« Ici à Chongwe, dans le comté et ses périphéries, le niveau de l’eau est très bas, et comme vous le savez en Zambie, en 2018/2019, le régime des pluies a drastiquement changé. Avec l’augmentation de la population et les dérèglements climatiques, la communauté de Chongwe a souvent des difficultés à accéder à l’eau dont elle a besoin pour ses activités économiques locales. » Son Altesse Royale, Cheffe senior Mukamambo ll
Remédier aux pénuries d’eau dans la région
La demande accrue entraînée par la croissance démographique, des infrastructures hydrauliques insuffisantes, ainsi que la variabilité et le changement climatiques sont autant d’éléments expliquant la pénurie d’eau dans la région.
Trois nouveaux forages ont été mis en œuvre afin de réduire les effets dévastateurs de cette pénurie et d’aider les habitants de Chongwe à bénéficier de l’accès voulu à l’eau. Ces forages amélioreront l’accès en eau potable pour près de 12 000 habitants. Ce résultat a été rendu possible grâce à l’Institut de gestion des eaux souterraines de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC-GMI) dans le cadre du programme de gestion durable des eaux souterraines dans les États membres de la SADC (P127086) financé par la Banque mondiale au moyen de subventions de la Coopération pour les eaux internationales en Afrique (CIWA) et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM).
Le projet pilote lancé par la SADC-GMI à Chongwe viendra compléter les forages existant dans la région tout en atténuant la pénurie d’eau. Ce projet vise également à identifier et à décrire un aquifère local dans la région présentant une capacité de production suffisante pour l’alimentation en eau des villages. Les trois forages permettront de fournir 100 m3/heure supplémentaires au réseau de distribution d’eau existant.
Promouvoir une gestion durable des eaux souterraines
Ce projet financé par CIWA favorise le développement durable et la gestion des eaux souterraines tout en permettant des activités économiques lucratives pour la communauté, comme l’agriculture et l’élevage de bétail.
Son Altesse Royale, Cheffe senior Mukamambo ll a exprimé sa gratitude au nom de la communauté pour le soutien apporté en vue de résoudre les problèmes de pénurie d’eau qui les accablent depuis des années. Elle affirme que cette assistance et ce soutien ne sont pas passés inaperçus et qu’ils ne seront pas tenus pour acquis.
« Le projet progresse de façon satisfaisante et concrétise l’ambition selon laquelle une gestion intégrée des ressources en eau doit être mise en œuvre pour assurer un accès et une utilisation durable de l’eau. » Anna Cestari, Cheffe d’équipe de la Banque mondiale pour le programme de la SADC-GMI
Kenneth Nyundu, Directeur au ministère du Développement de l’eau, de l’Assainissement et de la Protection de l’environnement en Zambie, espère que le projet améliorera l’accès à l’eau dans la région. Selon lui, ce projet est un point de départ et peut être transposé à plus grande échelle et déployé au niveau national. Le projet aidera également à cartographier les ressources en eaux souterraines existantes en Zambie et contribuera à formuler des plans efficaces pour assurer, préserver et améliorer la sécurité hydrique.