Le programme de Coopération pour les eaux internationales en Afrique publie son rapport annuel 2022
Posté le : 1 décembre 2022 (Blog)
Durant l'année écoulée l'Afrique subsaharienne s'est trouvée confrontée à une succession de chocs, qu'il s'agisse de la multiplication des conflits et de l'aggravation des situations de fragilité, de l'intensification des effets du changement climatique, de la persistance de la pandémie de COVID-19 ou du ralentissement de la croissance économique lié à la guerre en Ukraine et à la hausse des prix de l'énergie.
Ces différents facteurs ont exposé un plus grand nombre de personnes à l'extrême pauvreté et à l'insécurité alimentaire et hydrique, ce qui rend le travail de la Coopération pour les eaux internationales en Afrique (CIWA) plus indispensable que jamais. Le rapport annuel 2022 qui vient d'être publié décrit les efforts entrepris par CIWA pour renforcer la résilience, la sécurité de l'eau et le développement économique de l'Afrique au cours de l'exercice 2022, clos le 30 juin 2022.
CIWA accroît la capacité des pays riverains à gérer de manière concertée les ressources en eau et à se remettre des chocs, à s'y préparer et à s'y adapter. Les projets qu'il mène contribuent de manière essentielle aux efforts menés aux niveaux local, national et régional pour se relever des crises et de mieux reconstruire après celles-ci. Face aux nombreuses situations d'urgence auxquelles ils sont confrontés, les pays riverains doivent exploiter leurs ressources en eau partagées afin d'en tirer un maximum d'avantages mutuels.
S'attaquer aux problèmes liés aux ressources en eau transfrontalières
L'Afrique de l'Est est confrontée à une multitude de difficultés, notamment l'insécurité alimentaire et hydrique, la montée de la violence et des conflits, sans oublier les effets du changement climatique. CIWA s'est employé à renforcer la résilience de la région face au changement climatique et à l'insécurité hydrique Partager sur X, en associant la société civile à la prise de décisions relatives aux ressources en eau, en encourageant le dialogue entre les pays riverains et en favorisant la diplomatie de l'eau.
La Corne de l'Afrique subit les effets en cascade de la pire sécheresse enregistrée depuis quatre décennies. CIWA s'est efforcé d'améliorer l'accès aux eaux souterraines, qui sont essentielles à la sécurité hydrique dans la région, notamment en enrichissant la base de connaissances sur les eaux souterraines, en renforçant la capacité des partenaires à gérer et à mettre en valeur cette ressource, et en améliorant l'efficacité des initiatives régionales axées sur le renforcement de la résilience.
L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale font face à l'aggravation des effets du changement climatique, notamment à des épisodes de sécheresse prolongés et à des saisons des pluies imprévisibles qui provoquent des inondations dans le Sahel, déjà marqué par la fragilité, la violence, la faiblesse des institutions et l'instabilité politique. CIWA s'est efforcé d'améliorer la gestion des ressources en eau en identifiant des investissements et l'action à mener et en comblant des lacunes au niveau des connaissances et des capacités. Il a par ailleurs entrepris une évaluation de la sécurité de l'eau dans la région du lac Tchad, première étape de l'élaboration d'un cadre de sécurité de l'eau qui aidera la région à surmonter ces difficultés.
La sécheresse prolongée en Afrique australe exacerbe l'insécurité hydrique et alimentaire ainsi que la pauvreté et la fragilité économique. Face à cette situation, CIWA s'est efforcé de résoudre les grandes difficultés que pose la gestion des ressources de plus en plus importantes en eaux souterraines dans la région. Il s'est employé à renforcer la résilience face aux vastes répercussions des sécheresses en s'attaquant aux risques de sécheresse transfrontalière, en encourageant la coopération dans le cadre de la gestion des eaux partagées et en favorisant la poursuite d'efforts conjoints de gestion durable des aquifères transfrontaliers.
Renforcer la résilience face aux chocs climatiques et aux situations de fragilité, de conflits et de violence (FCV)
Si les pays africains ont peu contribué à l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, ils souffrent pourtant de manière disproportionnée de leurs effets néfastes. L'Afrique se réchauffe à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale et connaîtra probablement des épisodes de canicule, de sécheresse, d'inondations et des cyclones plus intenses, plus imprévisibles et plus fréquents, autant de facteurs qui favorisent la fragilité, l'insécurité alimentaire et hydrique, la perte de revenus, les inégalités, les conflits et les déplacements.
Face à la hausse des températures, aux sécheresses et à la diminution des eaux de surface, les ressources en eaux souterraines sont de plus en plus précieuses et, l'année dernière, CIWA a poursuivi ses activités en vue de renforcer l'utilisation systématique et durable de ces ressources pour protéger l'accès à l'eau.
CIWA a intensifié son soutien aux pays touchés par la fragilité, les conflits et la violence, en élargissant la couverture géographique de ses activités pour la porter de 11 pays durant l'exercice 2021 à 17 pays en 2022. Il intervient donc désormais dans presque tous les pays africains classés parmi les pays FCV (20). CIWA continue d'opérer dans trois régions prioritaires touchées par ces situations : la Corne de l'Afrique, le Sahel et les Grands Lacs. Il s'agit notamment de suivre les événements liés à la FCV qui ont une incidence sur la coopération transfrontalière en matière d'eau, de renforcer la résilience face au changement climatique, d'améliorer la sécurité de l'eau et de rendre les eaux souterraines plus accessibles.
Promouvoir la biodiversité, l'utilisation des données, la parité femmes-hommes et l'inclusion sociale et faire connaître l'action de CIWA
CIWA a renforcé ses activités en faveur de la biodiversité, notamment en menant une évaluation dans le but de mieux comprendre les liens entre les activités du programme et la conservation de la biodiversité.
L'année dernière, CIWA a soutenu le projet de Révolution des données sur l'eau : combler le déficit de données sur les eaux transfrontalières en Afrique ; ce projet d'assistance technique exécuté par la Banque mondiale visait à améliorer les capacités de collecte, de stockage et d'utilisation des données obtenues par satellite (télédétection) pour une prise de décision fondée sur des données probantes.
CIWA a renforcé ses activités dans le domaine de la parité femmes-hommes et de l'inclusion sociale (GESI), conformément au cadre qu'il a élaboré pour gérer cette dimension et qui donne lieu à la poursuite d'une approche porteuse de transformations. Cette dernière repose sur le principe qu'il faut, pour lutter contre les normes patriarcales profondément enracinées dont souffrent les femmes, passer d'interventions ponctuelles de courte durée à des interventions harmonisées et intégrées, poursuivies pendant toute la durée du projet et au-delà.
CIWA a également sensibilisé le public à l'importance de la gestion et de la mise en valeur durables des ressources en eau en Afrique et au rôle du programme grâce à une série de podcasts, des blogs, des bulletins d'information, des vidéos et des campagnes sur les médias sociaux.