Programme CIWA : Au-delà de l’eau
Le programme CIWA, qui est administré par la Banque mondiale, s'efforce depuis son lancement en 2011, de relever des défis qui transcendent les frontières et d'aider les institutions nationales et régionales à unir leurs forces dans l'intérêt de tous. Ce programme réalise des investissements pour développer des infrastructures hydrauliques et fournit une assistance technique ainsi que des analyses pour faire mieux comprendre les problèmes liés aux eaux transfrontalières et permettre aux autorités publiques, aux organismes de bassins fluviaux et à d'autres parties prenantes de prendre des décisions judicieuses fondées sur des données probantes.
Les projets, les analyses et la production de connaissances entrepris par CIWA cadrent parfaitement avec la mission de la Banque mondiale, à savoir favoriser un développement durable, résilient et inclusif afin d'éliminer l'extrême pauvreté et de promouvoir une prospérité partagée. L'objectif principal du programme est de renforcer la gestion et la mise en valeur concertées des eaux internationales en Afrique subsaharienne en vue de contribuer à une croissance durable et résiliente face au climat. Pour ce faire, CIWA soutient les organismes de gestion des bassins, catalyse des investissements transformateurs dans le domaine de l'eau et facilite la collecte et le partage d'informations sur les avantages de la coopération.
À l'instar de toutes les initiatives de préparation à l'investissement, l'aide apportée peut prendre des années avant de faire pleinement sentir ses effets. CIWA intervient souvent en amont de la mise en œuvre des investissements et s'engage durablement à renforcer les capacités dans les contextes fragiles et touchés par les conflits, ce qui est crucial à la réalisation des objectifs.
CIWA joue un rôle unique dans le domaine du développement en raison de son approche transfrontalière et multibassins. Il collabore avec les organismes régionaux de bassins fluviaux, les autorités nationales, les groupes de la société civile et diverses parties prenantes afin d'améliorer le partage d'informations et de renforcer les capacités institutionnelles lors de la préparation des investissements.
Conçu pour être réactif et souple, CIWA aide les pays africains à poursuivre une croissance durable et résiliente face au climat, de manière à réduire efficacement l'extrême pauvreté et à favoriser, de manière équitable et inclusive, une prospérité partagée. Le programme intervient à la fois pour promouvoir le renforcement des institutions et des systèmes d'information et pour soutenir les efforts des pays riverains en vue d'améliorer la qualité de leurs investissements.
Initiatives et programmes : une approche régionale
Afrique de l'Ouest et Afrique centrale
L'Afrique de l'Ouest et l'Afrique centrale font face à l'aggravation des effets du changement climatique, notamment à des épisodes de sécheresse prolongés et à des saisons des pluies imprévisibles. Le Sahel est également marqué par la fragilité, la violence, la faiblesse des institutions et l'instabilité politique. Dans cette région qui se caractérise par de vastes inégalités entre les sexes, CIWA s'efforce d'assurer une participation plus équitable des femmes à la prise de décision concernant les ressources en eau. Le programme s'emploie en outre à renforcer la sécurité hydrique en comblant les lacunes au niveau des connaissances et des capacités, en identifiant les investissements et l'action à mener, et en insistant sur l'importance d'une gestion et d'une mise en valeur durables des ressources en eaux souterraines.
Sécurité de l'eau du lac Tchad : cette initiative évalue l'état actuel de la sécurité de l'eau et de la coopération transfrontalière dans le bassin du lac Tchad aux niveaux politique (vision), institutionnel (rôles) et technique (investissements). Elle comporte deux composantes : la composante A vise à établir les bases analytiques et institutionnelles nécessaires à la sécurité hydrique et guide l'identification et la conception des activités incluses dans la composante B en vue de catalyser de nouveaux investissements. En savoir plus.
Améliorer la gestion des ressources en eau dans le Sahel central et dans le Sahel occidental : l'initiative vise à améliorer la gestion des ressources en eau en identifiant des investissements et des actions stratégiques concrètes et en comblant des lacunes fondamentales au niveau des connaissances et des capacités. En savoir plus.
Afrique de l'Est
L'Afrique de l'Est est confrontée à une multitude de difficultés, notamment l'insécurité alimentaire et hydrique, la montée de la violence et des conflits, sans oublier les effets du changement climatique. CIWA est né des progrès réalisés par le Fonds fiduciaire du bassin du Nil pour gérer et mettre en valeur les ressources en eau dans ce bassin. Il continue de renforcer la résilience de la région face au changement climatique et à l'insécurité hydrique, en favorisant la mise en place de systèmes d'atténuation des catastrophes liées à l'eau et d'alerte précoce.
Le projet de coopération pour la résilience climatique dans le bassin du Nil (NCCR) facilite les efforts de coordination régionale concernant les politiques de sécurité des barrages et les systèmes d'alerte précoce en cas d'inondation dans le bassin du Nil. En savoir plus.
Programme régional de résilience climatique pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe : le NCCR a également obtenu un financement additionnel de l'IDA en faveur d'ENTRO et de la NELSAP-CU au titre de ce nouveau programme qui permettra à ces entités de travailler en étroite collaboration avec le Soudan du Sud pour traiter la dimension transfrontalière des inondations. En savoir plus.
Corne de l'Afrique
CIWA s'efforce d'atténuer les effets en cascade de la pire sécheresse qui se soit abattue en quarante ans sur la Corne de l'Afrique. Il s'emploie également à améliorer l'accès aux eaux souterraines grâce aux infrastructures fondées sur la nature qui sont essentielles à la sécurité hydrique de la région. Il vise à enrichir la base de connaissances sur les eaux souterraines, à renforcer la capacité des partenaires à gérer et à mettre en valeur cette précieuse ressource, à analyser la manière dont l'insécurité hydrique influe sur les situations de FCV et à améliorer les initiatives régionales pour une plus grande résilience.
Le projet pour une résilience inclusive dans la Corne de l'Afrique (Exploiter la résilience dans la Corne de l'Afrique) contribue à renforcer la coopération et les capacités régionales pour la mise en valeur et la gestion des ressources en eau souterraine et à élargir la base de connaissances les concernant. En savoir plus.
Programme d'appui aux eaux transfrontalières du Soudan du Sud : CIWA mène une initiative de renforcement des organismes de bassins transfrontaliers grâce à l'élaboration de programmes et à l'accroissement des capacités en Afrique (Renforcer les organisations de bassins fluviaux transfrontaliers par l'élaboration de programmes et le renforcement des capacités en Afrique), ainsi qu'un programme de soutien à la gestion des eaux transfrontalières au Soudan du Sud (Programme de soutien aux eaux transfrontalières du Sud-Soudan) à l'appui du Programme régional de résilience climatique pour l'Afrique orientale et australe (Programme régional de résilience climatique pour l'Afrique orientale et australe Série de projets) de la Banque mondiale, qui a pour but d'accroître la résilience face aux chocs climatiques liés à l'eau. Le programme de soutien à la gestion des eaux transfrontalières au Soudan du Sud donnera lieu à la réalisation d'analyses à grande échelle et à un appui consultatif en vue de la poursuite d'un examen approfondi des risques climatiques et de la gestion des ressources en eau dans les zones d'accueil de réfugiés et de la conception d'interventions ciblées pouvant optimiser la résilience face au changement climatique à plusieurs niveaux. En savoir plus.
Afrique australe
La sécheresse prolongée observée en Afrique australe exacerbe l'insécurité hydrique et alimentaire ainsi que la pauvreté et la fragilité économique. CIWA s'attaque aux problèmes majeurs que pose la gestion des ressources en eaux souterraines, qui revêtent une importance grandissante dans la région. Il s'efforce de renforcer la résilience face aux épisodes de sécheresse en s'attaquant aux risques qu'ils posent au niveau transfrontalier, en améliorant la gestion des eaux partagées et en favorisant la poursuite d'efforts conjoints de gestion durable des aquifères et des bassins transfrontaliers.
Deuxième phase du projet de l'Institut de gestion des eaux souterraines de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC-GMI) : ce projet tire parti des résultats obtenus lors de sa première phase pour guider les efforts déployés par l'Institut de gestion des eaux souterraines de la SADC afin de promouvoir la sécurité hydrique et alimentaire, l'amélioration des moyens de subsistance et l'adaptation au changement climatique. En savoir plus.
Appui au Programme régional de résilience climatique pour l'Afrique orientale et australe : l'initiative de renforcement des organismes de bassins transfrontaliers grâce à l'élaboration de programmes et à l'accroissement des capacités en Afrique appuie la mise en œuvre du programme régional de résilience climatique pour l'Afrique orientale et australe (RCRP) de la Banque mondiale. Le RCRP est une approche programmatique régionale en plusieurs phases financée par l'IDA qui promeut une stratégie de coopération régionale ascendante et axée sur la demande et qui vise à accroître la résilience face aux chocs climatiques liés à l'eau dans la région. La première phase couvre les Comores, Madagascar, le Mozambique, le Soudan du Sud, l'IBN et la SADC ; la deuxième phase concernera le Malawi et l'Union africaine. En savoir plus.
Initiatives transversales et domaines d'intervention du programme
Le changement climatique, la croissance démographique, les conflits, les demandes des clients et les priorités stratégiques exercent une pression croissante sur les eaux transfrontalières du continent africain. Les méthodes suivies pour traiter de questions transversales ont aussi été améliorées. Il s'agit notamment de la biodiversité, de la résilience face au climat, de la parité femmes-hommes et de l'inclusion sociale (GESI), ainsi que de la fragilité, des conflits et de la violence (FCV). Ces aspects sont essentiels pour obtenir des résultats dans les domaines de l'investissement, de l'information et des institutions, collectivement connus comme les trois " I " de CIWA. Ce dernier s'est efforcé de répondre à ces défis en élaborant une version actualisée de sa théorie du changement (théorie du changement 2.0) et de son cadre de résultats axés sur ces thèmes transversaux essentiels.