LE PROGRAMME DE COOPÉRATION POUR LES EAUX INTERNATIONALES EN AFRIQUE PUBLIE SON DIXIÈME RAPPORT ANNUEL
Posté le : 1 décembre 2021 (Latest)
S’il est une leçon que nous pouvons tirer de la pandémie de coronavirus, c’est que l’inégalité des ressources a des conséquences sur notre santé et nos vies, mais aussi que la communauté mondiale est interdépendante et, de fait, résiliente.
Depuis 10 ans, le programme de Coopération pour les eaux internationales en Afrique (CIWA) renforce les liens et la coopération entre les pays d’Afrique subsaharienne et met en valeur les ressources en eau pour sauver des vies, maintenir les moyens de subsistance et développer les économies, ainsi que le fait ressortir le rapport annuel 2021 qui vient de paraître.
Le dernier exercice, clos le 30 juin 2021, qui fait l’objet de ce rapport, a été extrêmement difficile pour les 38 pays dans lesquels intervient CIWA. Ces derniers ont été confrontés à une aggravation des situations de fragilité, de conflits et de violence (FCV), ainsi que des inégalités, à des invasions de criquets pèlerins, à des inondations et des sécheresses plus fréquentes et plus destructrices, à des migrations et des déplacements internes résultant de la pénurie de ressources en eau ou d’inondations, aux pertes économiques imputables à la COVID-19 et à des conflits tant internes qu’internationaux.
Renouveler l’engagement de CIWA à accroître la résilience et la coopération
Face à cette situation, CIWA a réaffirmé son engagement à travailler avec ses partenaires — ministères chargés de l’eau aux organismes de bassins fluviaux en passant par les réseaux de groupes communautaires — afin d’accroître la résilience Share on X, d’améliorer la mise en valeur et la gestion des eaux transfrontalières et de favoriser la coopération entre les pays partageant les mêmes ressources.
Par résilience, il faut entendre ce qui permet aux populations, aux communautés et aux pays de se préparer et de s’adapter aux effets du changement climatique et d’autres chocs et facteurs de stress. Share on X
CIWA a agi en ce sens dans le bassin du Nil et la région des Grands Lacs, en lançant notamment un nouveau projet de coopération pour la résilience climatique dans le bassin du Nil et en aidant les pays à intégrer la résilience dans les investissements multisectoriels réalisés dans la région des Grands Lacs. Les activités menées par le programme en Somalie ont renforcé la capacité de ce pays à élaborer des solutions de valorisation des ressources en eau pour ses bassins fluviaux Share on X et à mettre en place un programme transfrontalier solide.
L’initiative de CIWA dans la région du Lac Tchad a aidé les pays à établir une base analytique et institutionnelle pour la sécurité hydrique, et son action dans le Sahel a permis d’améliorer les connaissances et la capacité de gestion des eaux souterraines dans la partie occidentale de cette région en difficulté.
En Afrique australe, CIWA a mis en place une plateforme d’information sur les eaux souterraines et lancé l’initiative pour la résilience de la région à la sécheresse afin d’aider les pays à faire face à ce risque transfrontalier Share on X et promouvoir la gestion concertée des ressources naturelles qu’ils partagent.
Mettre l’accent sur les aquifères souterrains pour renforcer la durabilité
Cette année, CIWA a accordé une plus grande place aux « eaux invisibles » — les aquifères souterrains — en raison de leur durabilité et des possibilités qu’elles offrent d’améliorer les moyens de subsistance à long terme. Il s’est attaché à renforcer les connaissances, et la gestion des eaux souterraines ainsi que la coopération dans ce domaine dans la Corne de l’Afrique, en Afrique australe et en Afrique de l’Ouest, et plus particulièrement dans le Sahel.
CIWA a en outre accru son soutien aux activités et aux investissements visant à lutter contre le recul de la biodiversité dans ses pays partenaires, qui est essentielle à l’atténuation des effets du changement climatique et à la protection d’écosystèmes dont des millions de personnes tirent leur subsistance, que ce soit dans le cadre de l’agriculture, de la pêche ou du tourisme.
L’année dernière, CIWA a continué à soutenir les efforts d’intégration régionale et s’est attaqué aux questions de fragilité et de conflit en renforçant les institutions et les infrastructures nationales et régionales et en aidant les pays à participer aux échanges transfrontaliers et à coopérer pour minimiser les conflits.
En Afrique subsaharienne, c’est aux femmes qu’il incombe d’aller chercher de l’eau pour les besoins domestiques et de prendre des décisions concernant la santé de leurs enfants, ce qui exige notamment d’avoir accès à l’eau et à des méthodes d’assainissement. Les femmes doivent donc être associées aux décisions communautaires concernant l’eau, et doivent être encouragées par les autorités publiques à poursuivre des activités ayant trait à la gestion de l’eau. Share on X Elles sont malheureusement victimes de discriminations aux niveaux de l’accès à l’éducation et à l’emploi. L’année dernière, CIWA a élaboré un cadre pour promouvoir la parité femmes-hommes et l’inclusion sociale (GESI), ces questions étant au cœur de ses activités, et il intègre la dimension de genre dans tous ses projets et son soutien aux pays.
Les personnes chargées de la gestion de l’eau en Afrique, hommes ou femmes, doivent disposer de meilleures informations et d’un meilleur accès aux données de télédétection acquises par satellite. Grâce à son projet de révolution des données sur l’eau, CIWA a amélioré l’an dernier l’accès à ce type de données de télédétection et aux plateformes de données Share on X afin de s’attaquer aux obstacles à la gestion concertée des ressources en eau.
En outre, l’équipe de communication de CIWA a collaboré avec ses homologues des organismes de bassins africains et d’autres organisations spécialisées dans le secteur de l’eau pour soutenir leurs initiatives et améliorer la communication sur l’importance de la coopération autour des ressources en eau partagées.
L’équipe de CIWA est optimiste quant à la poursuite des progrès dans le domaine des eaux transfrontalières au cours de l’année à venir.